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Taoïsme, médecine traditionnelle chinoise et prévention

Quand Lao tseu semble parler de Médecine Traditionnelle Chinoise

 

On ne peut séparer la médecine traditionnelle chinoise de la culture chinoise.
Dans ses principes on retrouve par exemple l’influence très nette du confucianisme ou du taoïsme.
Anna Cheng, titulaire au Collège de France de la chaire Histoire intellectuelle de la Chine, suggère ainsi dans son « Histoire de la pensée chinoise » que l’inclinaison de la mtc pour la prévention s’enracine dans un concept taoïsme qu’elle traduit par l’ »infime amorce ».1

« L’infime (jī), le ténu (wēi ), le quintessentiel (jing), le germe (duān): autant de terme différents pour désigner une seule et même notion particulièrement opérante dans le domaine médical. Tout l’art du médecin tient en effet dans la reconnaissance et l‘interprétation des signes les plus subtils qui assurent la justesse du diagnostic alors que la maladie n’en est qu’à ses débuts, voire avant même qu’elle ne se déclare. »2

Pour exemple le chapitre 64 du Tao te king, ouvrage majeur du taoïsme, attribué traditionnellement à Lao tseu (ou Lao Zi) le père du taoïsme, semble pouvoir être entendu comme un manifeste de médecine traditionnelle chinoise.

« Ce qui est en repos est facile à tenir
Ce qui n’a point éclos facile à prévenir
Ce qui est encore frêle facile à briser
Ce qui est encore ténu facile à disperser
L’agir se tient dans ce qui n’est pas encore
L’ordre s’instaure avant que n’éclate le désordre
Cet arbre qui remplit tes bras est né d’un germe infime
Cette tour et ses neuf étages sont issus d’un petit tertre
Ce périple de mille lieux a commencé sous tes pieds […]
Sois attentif au terme comme au germe
Jamais tu ne connaîtras l’échec »3

1 : Anne Cheng, Histoire de la pensée chinoise, Seuil, paris 1997, p 281
2 et 3 : ibid, p 282