L’alimentation est à la base de l’équilibre énergétique de l’individu
Si il y a bien un champ de la Médecine Traditionnelle Chinoise qui est premier, c’est assurément celui de la diététique.
Car rappelons le, l’objectif fondamental de la MTC, c’est de préserver la bonne santé, pour cela, l’alimentation est essentielle dans la tradition chinoise.
Comme l’écrit Christophe Labigne dans sa « Diététique Chinoise » :
« La diététique chinoise représente en quelque sorte la médecine populaire, axée à la fois sur la prévention et le traitement des maladies. Les recettes simples qu’elle met en oeuvre constitue en Chine le premier réflexe thérapeutique permettant de faire face à un déséquilibre. »1
Ainsi, si dans l’optique de la MTC, nous ne pouvons sans doute pas affirmer de manière définitive que « Nous sommes ce que nous mangeons » 2 à l’instar de Jane Goodall (notons que le propos de cette dernière s’inscrit dans une perspective un peu différente…), nous pouvons néanmoins souscrire au fait que notre alimentation est assurément le terreau de nos déséquilibres.
L’alimentation, l’essence du Qi acquis en MTC
Dans la tradition chinoise, l’énergie (ou Qi) de l’homme a 2 sources.
L’une innée reçu des parents, l’autre acquise qui provient de ce que l’on mange, de ce que l’on boit et de comment on respire.
Pour les maîtres chinois, l’énergie innée est donnée une fois pour toute et s’épuise au fil de la vie.
Dès lors une vie longue en bonne santé découle pour une part importante de la préservation de cette essence primordiale.
Dans cette perspective la qualité de l’énergie issue de l’alimentation et de la respiration est fondamentale.
Si ce que l’on consomme donne suffisamment d’énergie (ni trop, ni trop peu) et s’avère de qualité adéquat (approprié à la personne) alors il le Qi innée ne sera pas lésé.
Ainsi nombre des déséquilibres que nous rencontrons sont entretenus ou résultent d’un déséquilibre de notre alimentation.
Si la nourriture est un plaisir, pour la tradition chinoise, elle est aussi un outil de mieux être.
En fonction de la saison, de la tendance énergétique de la personne, des déséquilibre installés, tel aliment s’avérera approprié, tel autre à éviter, tel autre encore adéquat en petite quantité.
Propriété des aliments en diététique énergétique chinoise
Les aliments en diététique chinoise sont organisés suivant plusieurs critères énergétiques, l’ensemble de ces derniers définissent un profil énergétique pour l’aliment.
La diététique énergétique chinoise combine les aliments en fonctions de ces spécificités afin de définir une alimentation équilibrante pour l’individu.
On range en diététique énergétique chinoise les aliments sous 4 grandes propriétés, la nature, la saveur, la direction, le tropisme.
La Nature :
Les aliments sont ainsi soit froids, soit frais, soit neutres, soit tièdes, soit chaud selon qu’ils « réchauffent » ou refroidissent l’énergie de l’individu.
Par exemple, la pastèque est très froide. Il est judicieux (en général) d’en manger en été quand il fait très chaud sauf si la personne souffre d’un froid interne. Si tel est le cas, même en été, il veut mieux l’éviter.
La Saveur :
La tradition chinoise fait état de 5 saveurs fondamentales :
l’Acide, l’Amer, le Doux, le Piquant, le Salé.
Ces 5 saveurs sont des saveurs énergétiques qui au delà du goût immédiat, donne une indication quant à la résonance énergétique de l’aliment au sein de l’organisme.
Dans la théorie du Yin et du Yang, elles sont organisé comme Yin ou Yang. L’Amer par exemple est Yin, et travaille donc plutôt dans l’énergie la partie Yin.
Dans la théorie des 5 éléments, elles entretiennent une relation spécifique avec les organes dans leur fonction énergétique.
L’Acide est associé au Foie, l’Amer au Cœur, le doux à la Rate, le Piquant au Poumon, le salé au Rein.
Plus largement, chaque saveur à des fonction énergétiques. L’Amer par exemple, entre autre, assèche l’Humidité (on retrouve là le travail sur la partie Yin plus matériel). Les buveurs de café à la langue sèche en savent quelque chose.
La Direction :
En Médecine Traditionnelle Chinoise l’homme est celui qui est entre Terre et Ciel. En lui, l’énergie de la Terre monte vers le Ciel, en lui l’énergie du Ciel descend vers la Terre.
Tantôt l’énergie doit être descendante comme lors de la digestion, tantôt elle doit être ascendante, comme pour amener le sang jusqu’à la tête.
Ainsi les aliments sont rangés en fonction d’une direction de leur énergie. Celle ci sera plongeante, descendante, ascendante, flottante.
Le Tropisme :
Les anciens chinois ont décrit des tracés spécifiques pour la circulation de l’énergie dans le corps humain. Ces tracés sont les méridiens d’acupuncture.
Dans cette perspective chaque aliment va avoir un tropisme particulier, c’est à dire que son énergie va circuler plus particulièrement sur tel ou tel méridien.
Pour rappel il y a 12 méridiens principaux, le méridien du Poumon, du Gros Intestin, de l’Estomac, de la Rate, du Coeur, de l’intestin Grèle, de la Vessie, du Rein du Maitre Coeur, du Triple Réchauffeur, de la vésicule Biliaire, du Foie.
1 Christophe Labigne, La diététique chinoise, Dauphin, Paris, 2007, p 22
2 Jane Goodall, Gary Mc Avoy, Gail Huson, traduction Philippe Abry, Babel, 2012